[Le Télégramme] « La Chine revendique le statut de première puissance mondiale »

Mon interview publiée dans le Télégramme

Les tensions entre les États-Unis et la Chine inquiètent l’opinion internationale. Pascal Boniface, fondateur et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), apporte son analyse sur les origines et les conséquences éventuelles de cet affrontement au sommet.

Faut-il craindre une guerre ouverte entre les États-Unis et la Chine, comme cela commence à se dire ?

Non. Si les tensions montent, et si la rivalité entre les deux pays devient structurelle, il y a la dissuasion nucléaire. On parle souvent du piège de Thucydide. Par analogie avec ce qui fut lors des guerres du Péloponnèse. Elles furent inévitables, Sparte ne pouvant admettre la montée en puissance d’Athènes. La différence, aujourd’hui, c’est que les protagonistes d’un éventuel conflit de cette envergure prendraient le risque de tout détruire.

C’est un argument qui n’interdit pas qu’un tel conflit se traduise par des affrontements plus localisés ? On le voit, par exemple, entre l’Inde et la Chine.

Il s’agit d’escarmouches. Elles sont envisageables, éventuellement, sous forme d’un affrontement naval, mais si un dérapage n’est jamais à exclure, le risque d’escalade est limité. Le plus inquiétant, ce serait encore une guerre commerciale totale entre les deux principales puissances mondiales…

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