« Une trêve bienvenue grâce aux Jeux »

Retrouvez mon interview accordée à Daniel Hourquebie pour la Dépêche du Midi ici >>>

Hier presque au bord de la guerre nucléaire avec les Etats-Unis, aujourd’hui spectaculaires retrouvailles entre les deux Corées. Où est le sérieux, où est le théâtre ?

 

Justement, les Jeux Olympiques se retrouvent au cœur des négociations, cela n’étonnera pas l’auteur du livre «JO politiques»…
Effectivement ! Cela a toujours été le cas : les Jeux Olympiques sont de véritables instruments géopolitiques. Soit négatif quand un pays décide de les boycotter et la Corée du Nord justement s’est tenue à l’écart des JO de Séoul en 1988. Soit un instrument positif, c’est le cas cette fois, avec une Corée du Nord qui prend prétexte des JO pour procéder à un rapprochement diplomatique compliqué. Tous les yeux du monde seront fixés sur leur délégation. Leurs athlètes défileront-ils avec ceux du Sud comme cela a été le cas par le passé ?

Au-delà du moment des rencontres sportives, a-t-on des exemples de réussite durable provoquée par la «diplomatie du sport» ?

L’organisation des Jeux Olympiques par la Corée du Sud en 1988 a été un ferment de démocratisation de ce pays, on peut même dire que leur organisation a empêché un coup d’Etat militaire. Parmi les réussites durables, on cite souvent la «diplomatie du ping-pong» entre les Etats-Unis et la Chine. L’envoi en 1971 d’une délégation pongiste américaine à Pékin rompt avec le climat de défiance réciproque entre les deux pays. La délégation revient aux Etats-Unis avec un message d’amitié, les deux géants cherchent à se rapprocher et le secrétaire d’Etat Kissinger se rend en Chine juste après…

Peut-on espérer une évolution semblable post-JO entre les deux Corées ?

Il ne faut pas rêver. JO ou non, ce n’est pas pour cette participation que la Corée du Nord renoncera à son programme nucléaire, garantie de survie du régime. Mais on peut espérer que l’agressivité verbale retombera et que de nouveaux liens se noueront…