Sur Mohamed Sifaoui, Alain Jakubowicz ne répond pas

En 2003, je rendais hommage à Alain Jakubowicz[1], qui s’était opposé à la dénonciation de « l’axe brun-vert-rouge » par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) lors du dîner annuel. Il estimait en effet « qu’il avait tort de se poser en défenseur de la politique du gouvernement israélien » car « le CRIF n’a pas vocation à être une ambassade bis de l’État d’Israël ». J’écrivais[2] : « Agissant ainsi, le président du CRIF Rhône-Alpes (fonction à l’époque de M. Jakubowicz) donne une image d’ouverture et de tolérance particulièrement bienvenue. »

Je lui ai de nouveau rendu hommage en 2014[3], pour avoir déclaré : « Dans notre volonté de transmettre la mémoire de la Shoah, on a regardé devant et on a oublié de regarder à côté. Or, c’est vrai que la transmission de la traite négrière et de l’esclavage n’est pas à la hauteur du crime contre l’Humanité qui a alors été commis. » Je trouvais que ses mots contribuaient à « apaiser les tensions et les sentiments du deux poids, deux mesures ».

Aurait-il changé ? Se serait-il radicalisé ? Aurait-il subi l’influence de sa base ? Toujours est-il que je lui ai écrit après qu’il m’ait apostrophé sur les réseaux sociaux et, deux mois plus tard – malgré des relances –, je n’ai toujours pas de réponse. Ce manquement aux règles de la simple courtoisie s’expliquerait-il par une difficulté à répondre de façon ouverte et crédible à mes interrogations ?

Courrier adressé à M. Alain Jakubowicz, président de la LICRA, le 10 janvier 2017 (pdf, 1.4 MB)

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[1] Cf. BONIFACE Pascal, Est-il permis de critique Israël, Robert Laffont, 2003, p. 231.

[2] Ibid., p.231-232.

[3] Ibid.La France malade du conflit israélo-palestinien, p. 205.