«Les pompiers pyromanes» : il n’y a pas de diffamations

Julien Dray et Frédéric Haziza, après avoir menacé de saisir la justice suite à la sortie de mon livre « Les pompiers pyromanes » (Éditions Max Milo), battent en retraite.

Au micro de Radio J, le 14 juin 2015, Frédéric Haziza déclarait, à propos de mon, livre « Les pompiers pyromanes », publié aux éditions Max Milo : « Le livre de Boniface est en fait la compilation de délires d’un homme souffrant de névroses obsessionnelles graves. On va même dire les choses plus précisément : Boniface souffre d’une obsession juive (…) Alors lui qui se targue de privilégier l’analyse et la réflexion se livre à des raccourcis scandaleux, souvent diffamatoires, et pour le moins délirants. Comme un certain nombre des propos qui sont tenus dans ce livre relèvent de la diffamation et de l’injure, non seulement contre moi mais contre la plupart des personnes dont il parle, Boniface et son auditeur doivent s’attendre à avoir un certain nombre de rendez-vous avec la justice. Voilà pour la mise au point. »

Ces propos lourds de menaces avaient de quoi faire trembler l’auteur et l’éditeur ! Mais, en même temps, c’était la perspective d’un beau débat. Le livre ayant été publié le 11 juin, une plainte pour diffamation pouvait être déposée jusqu’au 11 septembre. Le 11 au matin, toujours rien. Dans la journée, une plainte était bien déposée, mais par Julien Dray. Celui-ci m’avait reproché, dans une émission du 6 avril 2014 au micro du même Haziza, d’apporter ma pierre à la montée de l’antisémitisme. J’avais écrit dans « Les pompiers pyromanes » qu’il montrait la même maestria à détourner mes propos que celui dont il faisait preuve pour détourner à son profit les chèques destinés à SOS racisme.

Ni Haziza, ni aucune des autres personnes mises en cause dans « Les pompiers pyromanes », n’ont porté plainte. Aucun journal mainstream n’a voulu réellement parler de ce livre jugé « trop polémique ». Mais, en tous cas, aucune des personnes mises en cause n’a cru possible de porter plainte en diffamation. Haziza, qui n’avait pas mis ses propres menaces à exécution, soutenait publiquement la plainte de Julien Dray auquel il ouvrait de nouveau son micro en septembre 2015.

Julien Dray, qui après n’avoir pas été désigné candidat aux élections législatives de 2012 dans sa circonscription de l’Essonne (Ah tiens, pourquoi ?), s’apprêtait à être tête de liste aux élections régionales de décembre 2015 dans le Val-de-Marne et montrait qu’il entendait faire taire toutes critiques sur ce sujet au cours de la campagne électorale. Il avait déjà fait la même chose contre Mediapart[1].

Mais fin janvier 2016, j’apprenais que Julien Dray n’avait pas déposé la consignation nécessaire pour que sa plainte soit instruite.[2] Donc, à grand coup de publicité, Haziza et Dray annoncent très publiquement porter plainte contre moi afin de montrer que mes accusations sont calomnieuses mais y renoncent très discrètement tous deux.

Pour Haziza, c’est en fait une marque de fabrique. Il refuse tout autant le débat judiciaire que le débat tout court, tant qu’il sait qu’il le perdra. Il a tenu par ses réactions à démontrer la crédibilité de tous les reproches que je lui fais dans « Les pompiers pyromanes ». Il ne cesse de m’attaquer sur Twitter et dans ses émissions. Je réagis le moins possible car ce serait un travail à temps plein. Mais n’écoutant que son courage qui ne lui dit rien, il a systématiquement refusé toute proposition de débat contradictoire. Haziza a le syndrome du check point. Pour lui dans un débat, il tient la mitraillette et son contradicteur doit lever les bras. Tout en se revendiquant pour la liberté.

Obsession ? Il a consacré sept de ses émissions sur Radio J à parler de moi à ses interlocuteurs. Il a fait le tour de TOUS les membres du Conseil d’administration de l’IRIS pour leur demander de démissionner sauf à être tenu responsable de complicité avec l’antisémite que je suis censé être à ses yeux. Il y a pourtant eu des répliques publiques humiliantes[3]. Il s’acharne sur moi via Twitter en ayant publié des centaines de Tweet contre moi. Mais il jouit d’une impunité totale. Salarié de la chaine parlementaire, il a pu s’attaquer violemment à plusieurs parlementaires (Alexis Bachelay, Pascal Cherki, François Fillon, Éric Woerth) sans susciter aucune réaction. Malgré ses délires, Le Canard enchaîné le conserve comme collaborateur régulier et anonyme, ce qui pose un petit problème déontologique.

Pourquoi, alors qu’il existe des dizaines d’articles condamnant la haine sur Internet, personne n’ose mettre en cause Haziza. Comme je l’explique dans « Les pompiers pyromanes », il est protégé par son ennemi complémentaire : Alain Soral. Les deux font la paire et se renforcent mutuellement. Et puisqu’Haziza a renoncé à son procès, que Dray en a fait de même, j’attends toujours un débat contradictoire de leur part ou une enquête du Canard enchainé. Mais je pense pouvoir attendre longtemps.

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[1] https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/090110/parlons-net-julien-dray-mediapart-et-la-verite

[2] https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190116/de-l-instrumentalisation-de-l-institution-judiciaire

[3] http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1169224-pascal-boniface-accuse-d-antisemitisme-m-haziza-je-suis-juif-vous-faites-fausse-route.html ; https://www.change.org/p/l-opinion-publique-stop-%C3%A0-la-chasse-aux-sorci%C3%A8res-soutien-%C3%A0-pascal-boniface-2?recruiter=29152986&utm_campaign=mailto_link&utm_medium=email&utm_source=share_petition